Féminin singulier
Féminin singulier
« Chaque femme recèle un secret : un accent, un geste, un silence. »
Saint-Exupery, grand prince, aurait apprécié l’exposition de l’association Sguardi dédiée aux femmes dans leur intimité. L’intimité physique mais aussi l’intimité réflectrice, celle qui se connecte avec notre âme et nos émotions pour mieux les enlacer, les unir dans la souffrance comme dans la guérison.
La femme est l’avenir de l’homme mais aussi sa proie.
La femme est l’origine du monde et sa destination.
La femme est à la fois la source de la vie et de la souffrance.
Ici, la violence affleure la beauté, la cruauté la poésie, l’humanité la tyrannie, la fécondité la sècheresse. Ici, les démonstrations féminines sont confidentielles et les confidences démonstratives. La femme, c’est le sang, la force d’âme, la rébellion pour éroder, par le tribut amer du silence et des larmes, un narcissisme patriarcal multiséculaire.
Les quatre artistes invités par l’association Sguardi, ont, au-delà de leur talent connu et reconnu, une sensibilité à fleur de peau. L’attention et la délicatesse du regard, la bienveillance qui confine parfois la complicité, tiennent à distance le dogmatisme de la féminité. Ici, on est dans l’intelligence, la suggestion, l’indulgence, l’amour tout simplement. Ici, la vérité des femmes existe dans les deux mondes, le visible et l’invisible, elle vit sur la pointe des pieds comme une ballerine. Sauf que les corps sont métamorphosés, sublimés même, autant par le désir que par la douleur. Ici, les coups extérieurs n’entament pas la grâce intérieure. Si les murs de l’exposition ont des oreilles, ils n’entendront pas cris mais des chuchotements. Pour les causes les plus nobles, celles qui se conjuguent au « Féminin singulier », rien n’est plus audible qu’un murmure…
Jean-Marc Raffaelli, association Sguardi
Christian Buffa, commissaire de l'exposition
